Il y aura bien un avant et un après Fukushima, en particulier au Japon.
L'accident de Tchernobyl en 1986 avait fortement marqué les esprits, mais avait eu assez peu de conséquences réelles sur le développement de l'implantation de centrales nucléaires. Pourtant, après la catastrophe de Three Mile Island en 1979, c'était le deuxième accident majeur dans une centrale. On avait la preuve que cela était possible et survenait à une fréquence beaucoup plus élevée que celle annoncée par les concepteurs.
La catastrophe de Fukushima de cette année 2011 survient dans un cadre un peu différent : un pays hautement développé et nucléarisé, où les centrales sont toutes situées en bord de mer, et avec une forte densité de population.
La gestion des conséquences a été et reste loin d'être exemplaire : contamination sous-évaluée, dégâts difficiles à expertiser, communication non maîtrisée,...
Les Japonais sont donc devenus très méfiants sur le sujet et on les comprend. Actuellement 45 des 54 réacteurs du pays sont à l'arrêt.
Ils ont été stoppés par précaution ou pour des opérations de maintenance. Mais leur redémarrage nécessite l'accord des autorités locales. Et les maires mettent leur veto à cette remise en route, sans que le gouvernement n'exerce de pression forte dans le sens contraire.
A ce rythme, l'ensemble du parc nucléaire japonais sera stoppé dans quelques mois, une sortie encore plus rapide que celle de l'Allemagne ou de la Suisse. Il reste un grand défenseur pour les centrales nucléaires, notre actuel président, pour qui Fukushima n'est pas un accident nucléaire mais la conséquence d'une catastrophe naturelle (le tsunami). Il est vrai que le 11 septembre 2001, New York n'a pas vécu un attentat, c'était une collision d'avions contre des immeubles.